Au XIXe siècle, l’histoire du Lyonnais est marquée par le passage de l’artisanat à l’industrie et par la modernisation de l’agriculture. Depuis toujours, ce massif rural qu’est le Lyonnais a su profiter de la proximité des grands pôles de Lyon et Saint-Etienne pour développer sur son territoire une activité agricole, mais aussi industrielle. 
C’est à cette époque que l’évolution des communes du Lyonnais est la plus nette. Celle-ci est en rapport avec la révolution industrielle qui met en place de nouvelles techniques et régule les échanges entre Lyon et ces communes de façon tout à fait nouvelle. L’essor ou l’arrêt des débouchés pour les différentes classes sociales influent sur la démographie générale. 


Après une période de stabilité entre 1800 et 1830, le nombre d’habitants progresse fortement jusqu’en 1866, en relation avec le travail du blanchissage et du tissage. Au cours de cette période, la population globale des neufs communes qui constitueront plus tard la Communauté de Communes des Vallons du Lyonnais double presque, passant d’environ 6000 à plus de 10000 habitants. Parmi les progressions les plus spectaculaires, on peut citer Messimy qui passe de 550 à 1448 habitants. 
A partir de 1866, la population du Plateau Lyonnais se stabilise et commence même à régresser dans certaines communes. La partie paysanne de la population diminue dès 1830, comme dans la plupart des campagnes françaises. Freinée momentanément de 1840 à 1886 par l’extension de l’activité du tissage à domicile, qui maintient sur place des fils d’agriculteurs, ce déclin reprend à nouveau dès la disparition de cette industrie.

A Messimy, divers documents témoignent de démolitions successives de l’enceinte fortifiée tout au long des XVIIIème et XIXème siècles, mais vers 1870, au moment même où on construit la nouvelle église, le cœur du village va subir de profondes modifications : 
Etabli pour l’acquisition d’un groupe de maisons destiné après démolition à l’agrandissement de la place publique, un plan du 9 février 1872 nous apporte de précieux renseignements sur l’occupation des sols au centre du village qui commence à se modifier en cette fin de siècle avec l’augmentation de la population, la construction d’une nouvelle église, le déplacement du cimetière qui n’est plus utilisé depuis 1830.

A cette époque, afin de faire face à la vétusté de certains bâtiments et d'améliorer les déplacements, le bourg - dont l’aspect est certainement resté inchangé depuis le XVIème siècle - va fortement évoluer. Le cimetière occupe encore en cette fin du XIXème siècle une surface non négligeable de notre actuelle place publique. Il est délimité à l’ouest par le mur de l’église, à l’est par un groupe de quatre maisons achetées et démolies pour l’agrandissement de la place. 
Un autre document nous précise que le Conseil Municipal s’est réuni vers la fin de l’année pour envisager la démolition de la tour appartenant à Jean-Etienne Brossard, pour l’élargissement du chemin vicinal numéro 6.
Dans cette partie du bourg, ce chemin avait une largeur tout à fait insuffisante pour la circulation, son élargissement était devenu urgent et indispensable. Ainsi disparaîtra un des éléments majeurs du vingtain.